mercredi 16 décembre 2009

Paris I love you, but you're bringing me down


L'hiver. C'est une période un peu étrange. Je n'arrive toujours pas à savoir si je l'adore ou la hais. Elle m'exaspère et me fascine un peu à la fois. Ce qui me vient à l'esprit, quand je pense à l'hiver, c'est surtout Noël, le nouvel an. Déjà des échéances étranges, quand on est dans un pays laïc.
Noël n'indiffère personne. On adore ou on déteste. Et depuis quelques temps, on adore détester. Certains n'aiment pas Noël parce qu'il les renvoi à leur passé. C'est notamment le cas des enfants de familles séparées. Quand on a 8 ans, fêter Noël deux fois, c'est cool. Plus de cadeaux, plus de fête, pense-t-on. Surtout l'occasion de se protéger de la réalité. Noël chez eux, leur rappelle les moments d'avant. Où tout le monde était assis autour de la même table, où tout le monde partageait le même dîner, avec la famille, pas les familles, Papa ET Maman. Pour ceux-là, Noël est chaque année une période un peu difficile. Où on aimerait, quelque soit notre âge, que tout redevienne comme avant, ne serait-ce que pour donner un peu de vie à l'image, dans notre tête, qui se fait vieille. Nöel est alors un moment de nostalgie, où on prend conscience du chemin parcouru. Heureusement, ça ne dure qu'un soir. Enfin non, deux.
Noël, pour les enfants de familles unies, s'est aussi parfois un peu compliqué. Toujours un cousin, une tante, un oncle, qui aborde un sujet tabou, pour le simple plaisir de dynamiser ce moment niais mais si agréable d'extase commune autour d'une même table. Ces soirs là, tout peut sortir, chacun peut en prendre pour son grade: le fils oedipien, à qui l'on apprend que son pote a couché, sur un malentendu, avec sa mère. La fille un peu niaise, à qui l'on avoue que son hamster n'est pas retourné chez lui, mais que le monsieur chargé de coller la moquette du nouvel appartement l'a écrasé par inadvertance, avec un rouleau à tapisserie. La soeur pseudo-underground, à qui l'on apprend, que son compte en banque alimenté par ses grands parents, c'était une blague, et qu'underground, elle le sera toute sa vie. L'oncle Gérard, qui drague toujours un peu trop, dont la femme apprend, par son neuveu Adrien, qui parle toujours un peu trop, qu'elle à beaucoup changé depuis la dernière fois qu'ils l'ont vue, à St Malo. Elle n'est jamais allée à St Malo.
Noël, s'est aussi l'occasion, pour les célibataires, de se fixer des objectifs débiles. Qui souvent ne tiennent pas plus de 15 jours. Allié au nouvel an, c'est un enfer. On retrouve le mec, sentimentalement largué, qui se dit, que pour bien finir l'année, il doit tomber amoureux, et qui vous demande donc de l'inviter pour Noël. A peine arrivé, il agrippe la cuisse de votre cousine Carla, qui ne comprend pas comment il a réussi à savoir qu'elle est la seule célibataire.
Le relou (c'est vite son surnom), tombe amoureux environ 30 fois entre le 24 décembre et le 1er janvier. Et son but est clair, trouver la femme de sa vie cette année.
La célibataire vit aussi une période obscure lors de la dernière semaine de décembre. Célibataire alors que toutes ses copines ont un mec à leurs côtés le 24, elle décide de manger beaucoup pour oublier un peu. Un peu de farce pour la dinde par-ci, un peu de pommes cuites par-là, du foie gras en scred dans le frigo, du champagne discretement (un peu trop). Au mieux elle finit la soirée "repue" (terme qui immédiatement dégoûte le peu de mecs libres de la soirée). Au pire elle finit la soirée bourrée, en vomissant dans son sac à main (ce qui dégoûte aussi, immédiatement le peu de mecs libres de la soirée).
La célibataire, quoi qu'il en soit, regrette les excès de la veille, et se lance dans le ô combien pathétique mais systématique listings des "bonnes résolutions" de l'année à venir, qui par définition ne durent que 10 jours. Au mieux.
1- Arrêter de manger de manière déséquilibrée et de grignoter entre les repas (écrit-elle en finissant un morceau de gâteau au chocolat qui errait sur la table de la cuisine)
2- Arrêter de tomber amoureuse de garçons cons/idiots/moches/machos (de garçons donc)
ou gays
3- Faire du sport 2 fois par semaine (hors shopping, ndlr)
4- dépenser moins d'argent en choses inutiles (phrases écrite en très petit, et souvent incomplète, l'auteur étant la plupart du temps en train de feuilleter le catalogue du Printemps "Special Rock'n'gloss")
5- m'épanouir dans mon job (en changer)
6- Moins sortir (ou se réveiller plus tard, cf résolution n°5)
7- faire le tri dans ses ami(e)s (souvent le simple fait de l'écrire montre que cela à besoin d'être fait)
8- mieux me vendre sur mon facebook (cf résolution n°2)
9- perdre 3 kg (avant ou après le décompte des kilos pris entre le 24 et le 1er?)
10- respecter mes résolutions.
Bref, Noël et le 31, c'est à la fois génial et un peu angoissant. Chaque année on reprogramme les choses de la même façon, avec l'envie et l'impression de faire différemment.
"S'amuser à tout prix le 31, sinon l'année commencera mal, je perdrai mon emploi, ma meuf, et mon hamster" (cf histoire de la moquette)
Cette année, faisons les choses plus simplement, prévoyons moins, laissons les choses venir, au pire on aura une bonne surprise :)
Merry Christmas!!

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Perso moi c'est le cas des divorcés, sauf que je n'ai aucuns souvenirs de Noël en famille, j'étais déjà trop jeune, c'est juste que j'aurais bien voulu juste savoir un fois dans ma vie comment ça fait d'avoir une famille unie.
Merry christmas...

M.

Andréa a dit…

Je suis tombée sur ton blog par pur hasard et je tenais à te complimenter sur le rendu de tes photos et sur la légèreté de ta plume qui m'as bien fait rire, surtout concernant l'expérience du roadtrip US ..
J'espère que cette nouvelle année
te permettra de réussir de mieux en mieux dans cette voie :)

Eerbied a dit…

Les vrais Noël en famille, c'est comme les vraies vacances en famille: dans ma famille, on connaît pas. Les gens ne savent la chance qu'ils ont de pouvoir se retrouver en famille souvent. Dans mon cas, il y a toujours un grand absent qui a toujours l'esprit ailleurs qu'avec sa famille (et le zizi aussi souvent) ça n'a l'air de rien mais c'est assez pour que le lien qui fait qu'on se sent une famille soit brisé, surtout quand l'absent est absent tout le reste de l'année tout en étant bien présent. (il faut le vivre pour bien comprendre)