vendredi 26 juin 2009

demain?

Des semaines que je ne suis pas revenu ici. Des exams, deux trois merdes, pleins de bons trucs, et pas envie d'écrire. La tête ailleurs en fait. Un peu loin. Et puis la vie reprend son cours, et on se met à réfléchir à pas mal de trucs. Vous est-il déjà arrivé de vous arrêter pour regarder autour de vous? de regarder votre vie avec un peu de recul, de vous autocritiquer en essayant d'être objectifs? De faire un bilan de votre vie ?

Ca m'arrive assez régulièrement, et je ne sais pas si c'est le cas de tout le monde. Sans doutes, l'avantage est que je serais vraisemblablement fixé avec vos mails (nombreux, et je vous en remercie) et vos commentaires (moins nombreux, mais je vous en remercie quand même :)). Je regarde autour de moi, ce que je fais, ce que j'ai fait, et me demande ce que je ferai, ce que j'ai envie de faire (tout en priant que l'un corresponde à l'autre). J'ai 21 ans. De quoi ai-je envie? On me demande souvent ce que j'ai envie de faire plus tard. Plus tard? Pourtant chaque jour on me demande de faire un choix, de cibler mes envies, de connaître déjà ce qui me donnera envie de me réveiller tout les matins pendant environ 50 ans. Pas facile. J'ai déjà une chance inouïe, celle d'avoir envie de faire des millions de trucs. Bosser dans la pub. Pourquoi pas. Concepteur-rédacteur m'intéresse pas mal. Trouver les phrases et les slogans qui permettront de donner envie aux autres d'acheter, d'écouter, de lire. Parcourir le monde avec un appareil photo pour dénoncer ses aversions. Passionnant. Reporter est un boulot qui m'a toujours attiré. Mais peut-on avoir une famille quand on fait ça? Est-ce un boulot ouvert? Photographe de mode. J'adore la photo depuis des années. Mais de là à savoir si j'ai le talent nécessaire, ou ne serait-ce que l'envie d'essayer.... je sais pas. Journaliste. Ecrire des articles, sur ce qui m'entoure. J'aimerais bien. Mais Chris Esquerre me rappelle un peu plus tous les jours qu'avant d'écrire pour le Monde ou libé, on peut se retrouver à écrire pour "Chèvre magazine" ou pour "Tracteurs Fans". Pas simple, donc. Monter ma boite. C'est fait, et très honnêtement à part l'obligation de tout déclarer et l'impression permanente de se faire en*****, c'est plutôt vraiment cool (et intéressant de surcroît).

Bref, les possibilités sont multiples, les envies encore plus nombreuses. Mais trop de critères rentrent en compte au moment de la décision. Notamment un, qui m'embête un peu plus depuis quelques mois. Je sais que j'ai de la chance depuis des années. De la chance d'être né là et pas ailleurs. De la chance d'avoir accès à tout ce dont quelqu'un peu rêver (je ne parle pas de voiture, mais d'éducation, de culture, d'amour, etc...). J'ai la chance de voyager assez souvent. De réussir ce que j’entreprends en général, d'avoir des amis sur qui je peux compter. La chance de pouvoir avoir une jeunesse privilégiée. Tellement privilégiée qu'on se sent un peu coupable. Et le fait d'avoir conscience de cette chance est le point de départ de cet élément qui m'embête tant. Je me demande comment je pourrai, un jour, donner à mes enfants, à ma famille, ce à quoi j'ai eu droit. Comment je pourrais partager avec eux ce bonheur que je connais. Alors on flippe.

J'en suis là. Je flippe un peu. Plein d'envies, de possibilités, mais la peur de ne pas faire le bon choix. Faire des études, c'est cool, très bien. Mais serai-je vraiment avancé avec 6 ou 7 ans d'études post-bac? J'ai peur de passer à coté de certaines opportunités.

Comment savoir aujourd'hui ce que j'aimerai demain? J'ai l'impression de le faire déjà, mais combien de temps ça va durer? Trop souvent j'ai entendu des gens dire "j'aurais rêvé de faire ça". Des gens qui sont passés à coté de leur rêve donc.

J'ai donc décidé quelque chose. Je laisse de côté les décisions hâtives, les choix "biens vus", ce qui plaît aux autres et qui ne me transcende pas moi même. Et je continu un peu à rêver. Car un truc me parait sûr: ce n'est pas en faisant les choses pour les autres qu'on s'épanouit soi-même. Laissez vos parents rêver vos vies. Et prenez le temps de vous faire la vie dont vous rêvez.

jeudi 18 juin 2009

Day...'n' night


Day and night 
I toss and turn, I keep stressing my mind, 
I look for peace but see I don't attain 
What I need for keeps this silly game we play, 
Now look at this (what, what)
Madness to magnet keeps attracting me, 
I try to run but see I'm not that fast 
I think I'm first but surely finish last...



















mercredi 17 juin 2009

Heaven to Hell


1- It's not over yet, Klaxons (Brodinski remix)
2- Digital love (Daft Punk Cover), Alphabeat
3- I love college, Ashter Roth
4- Brooklyn We Go Hard, Jay-Z feat. Santogold
5-Gay Fish, Kanye West
6- Little secrets, Passion Pit (Sox remix)
7- Fascination, Alphabeat
8- Human, The Killers
9- Heartless, Kanye West
10- Get on your boots, Justice remix
11- Betty Got Jacked, Loo & Placido
12- Get Em High, Kanye West vs The knife (A-trak remix)
13- Flashing Lights ft. Dwele, Kanye West (Diplo Remix)
14- The parachute ending, Birdy Nam Nam (Instant replay "exorcist" remix)
15- To Protect and Entertain, Busy P
16- Morning Train, Easton & Shenna


mardi 16 juin 2009

File eau zoo fie


Jeudi 18 juin, je suppose que TOUT le monde le sait, c'est le bac de philo. Ceux qui l'ignorent vivent soit dans une grotte (ou dans une caverne....ahah, blague de geek platonicien ne faisant rire personne, même pas moi) soit à l'étranger. Et les deux sont conciliables, Oussama est sûrement à la fois dans une grotte, et à l'étranger. Passons. Philosophie en a fait sa couverture, le petit journal une chronique. Qu'on soit une ménagère de plus de 50 ans ou un jeune cadre dynamique on est donc au courant. Jeudi, c'est le bac de Philo. Whaou. La seule épreuve que nos parents disent avoir réussi (tout en planquant consciencieusement la feuille attestant de leur résultat). Mais petit souci: on nous parle de philo tout le temps, mais qu'est ce qu'on apprend, vraiment, avec la philo? Petit condensé de 4 ans d'apprentissage.

Sous couvert d'idéologues passés, on essaye de nous faire adhérer aux fondements de notre société, et à les prendre pour acquis. Faire de nous de gentils petits moutons. Encore une noble attention. Les philosophes deviennent des mecs sympas, cools à caser dans les diners. Du coup, on s'approprie ce qu'ils disent, sans le remettre en question. Erreur! Machiavelique. Oh, un mot qu'on utilise tout le temps. "Ma soeur est machiavélique, elle a essayé de m'étrangler avec le cable de ma x box pendant que je jouais". Elle est donc censée être fourbe, manipulatrice, et tout le reste. Pourtant, machiavel ne dit rien de tout ça... Il nous parle du bon roi, qui peut agir de manière injuste pour arriver à ses fins. De la raison d'Etat. Pas question de X-box, donc.
Puis arrive Aristote, qu'on case partout. Il est pratique, il a cherché à tout encadrer. Poésie, tragédie, et autres, un censeur de la créativité avant l'heure. Il nous gonfle avec sa justice commutative, et l'autre, distributive, qui sert uniquement à nous prouver qu'il avait un avis sur la question. Aristote, c'est un peu le Françis Lalanne d'hier. Arrive Rousseau, peut être la victime du groupe. Selon lui, pas de droit du plus fort, car les deux termes sont contradictoires. Il nous rappelle étrangement le binoclar pénible, au fond de la cour avec sa calculette Texas instrument 4320, qui se prenait des coups et répondait, la voix chevrotante, "la violence ne mène a rien". Rousseau dénonce la force qui fonde le droit, la plus fort qui utilise sa force comme droit. Vraiment une balance.

Ensuite, il y'a ceux qui, faute de thèmes de réflexion concrets, ont décidé de se lancer dans des trucs un peu métaphysiques. Freud en tête avec ses rêves, leurs différents contenus, la sexualité infantile, l'inconscience. Il a essayé de tout intellectualiser. La naissance est selon lui un acte violent. Vient ensuite le stade oral, entre 0 et 1 ans, avec déjà le développement de l'érotisme, de la libido, l'adualisme, le plaisir. "le déplacement de la libido dans la bouche". Essayez d'expliquer à un enfant de un an qui met ses doigts dans sa bouche que c'est un immonde pervers. Ensuite, le stade anal, à 2, 3 ans. On évite de détailler. Puis le stade phallique entre 3 et 5 ans. Le stade de latence. Le stade de la puberté et l'adolescence. En d'autres termes, on est un peu des pervers tout le temps selon lui. Avec comme seule préoccupation le sexe, le tripotage. Imaginez le regard qu'il aurait porté sur les gynécologues.

Thème adoré des lycées: Le travail. Et la fameuse dialectique du maître et de l'esclave, ou comment tenter de caser, en scred, que le travail, c'est vraiment le meilleur truc, et que ça rend invincible. Détail: selon cette dialectique, le travail est facteur de libération et de liberté. Jusque là, on est d'accord. Si on bosse, on peut partir en voyage où on veut. On est libre. Selon cette idée, c'est celui qui détient la force de travail qui domine. Au départ, le maître domine l'esclave. Il jouit du fruit de son travail. Parfois même de son esclave. On appelle ça une secrétaire ou, selon le cas, du harcèlement sexuel. Mais, selon ce cher Hegel, l'esclave devient le maître, et le maître l'esclave, car c'est lui qui à la force productive. Et là, il y'a comme un souci. Essayez d'expliquer aux ouvriers de Continental que c'est eux, en fait, les maîtres, et qu'ils sont dans une situation idéale. Vous risquez de vous prendre un coup de pneu.

Puis viennent les penseurs publicitaires. Ceux qui vous balancent des phrases clés, comme des slogans. Ambiance "ensemble, tout devient possible". Qui? Hobbes, "l'homme est un loup pour l'homme", slogan sûrement efficace pour les safaris du FN en afrique. "Etat de guerre perpetuel de chacun contre chacun", Bayrou, sur le sarkozysme, aux Européennes. Crédible. Descartes aussi: "cogito ergo sum", LA phrase que tout le monde a essayé de caser en accroche. Je vous préviens, ça marche pas.

Les trop écoutés. Kant fait partie de ceux-là. Il pense que le philosophe serait mieux en conseiller du pouvoir qu'au pouvoir. Car un philosophe au pouvoir, c'est un philosophe en moins. Son avis à été pris en compte. Pas l'ombre d'un philosophe dans notre délicat paysage politique Français. Merci qui? Encore un philosophe qu'on aurait du éviter d'étudier. J'imagine Royale et Sarko, devant leur cours de philo "Youpi, j'ai une chance".

Les extralucides. Nietzsche. Typiquement. "Dieu est mort"dit-il. Merci, on avait pas remarqué.

Les pénibles: ceux qui font qu'on se pose parfois quelques questions de définitions:
Aristote: avec la mimésis: l'art doit imiter la nature. Jeff Koons, c'est de l'art???? J'espère que Pinault n'a pas La Poétique sous les yeux, il risquerait de mal dormir.
Kant: "est beau ce qui plaît de manière désintéressé". Autrement dit, la fin des marques à logo, celle qu'on porte pour se démarquer. Officiellement, c'est moche, selon Kant.

"La philo nous aide à ouvrir les yeux sur le monde qui nous entoure, à en comprendre le fonctionnement", disait mon prof. J'ai surtout l'impression que la philo nous empêche de réfléchir concrètement, par nous mêmes. A-t-on jamais réussi à penser par soi même en citant les autres?


A C.V :)