lundi 30 mars 2009

"Turkish delight on a moonlight night"


"Istanbul was Constantinople
Now it's Istanbul, not Constantinople
Been a long time gone, Constantinople
Now it's Turkish delight on a moonlight night

Every gal in Constantinople
Lives in Istanbul, not Constantinople
So if you've a date in Constantinople
She'll be waiting in Istanbul

Even old New York was once New Amsterdam
Why they changed it I can't say
People just liked it better that way

So take me back to Constantinople
No, you can't go back to Constantinople
Been a long time gone, Constantinople
Why did Constantinople get the works
That's nobody's business but the Turks"












jeudi 26 mars 2009

Une rencontre.


Une rencontre. Une de celles qui vous donne l’impression de pouvoir construire quelque chose. Qui vous donne en tout cas enfin envie d’essayer. Un regard, une allure, un rire, des jambes, qui parviennent à fixer votre regard et qui vous donnent envie de les avoir pour toujours. Une attitude, des mains, des gestes, un esprit, une phrase, qui vous font penser, ne serait-ce qu'un instant, que le coup de foudre existe. Des choses qui vous donnent envie d'autre chose, de sortir des schémas si souvent prônés mais en fait tellement subis des mecs qui passent d’histoires en histoires sans prendre le temps de s’arrêter et qui se demandent si oui ou non, ils auraient du faire un escale à l'histoire d'avant. Je vais pas vous refaire le Grand Corps Malade, perdu dans son voyage en train. Entre Grenoble et Romorantin il a du passer par quelques histoires bizarres.

Vous le connaissez forcément, le mec qui vous dit « non mais tu vois, cette situation c’est complètement délibéré, j’ai pas envie de me poser, je préfère être libre, m’amuser quoi, … ». Mais être libre tout seul, vous devez le savoir, c’est pas très drôle. J’ai eu ma période comme ça, j’étais persuadé de penser que j’étais bien dans cette situation, dans cette liberté excessive, tellement excessive qu’on aimerait parfois y mettre un terme. Quand mes potes me racontent leurs embrouilles avec leur meuf, de temps en temps, je rigole. Ca me touche. Je leur dis que c’est une chance de pouvoir s’embrouiller avec quelqu’un. Ca veut dire qu’ils n’ont pas claqué la porte un certain lendemain matin, en se demandant dans le métro par quelle lettre commençait son prénom. Ca veut dire que les filles avec qui ils s’embrouillent tiennent à eux, et vraisemblablement qu’ils tiennent à elles, sinon ils n'en parleraient pas pendant 2 jours. Ca veut dire qu’à un moment ils ont su se dire, ou pu se dire : « avec celle là il y a quelque chose ». J’ai eu cette impression de temps en temps. Mais ça n’a jamais duré. Les premiers jours sont géniaux, on rigole, on apprend à vivre ensemble, on ne voit que les bons côtés de l’autre souvent nombreux. Et puis les jours passent, on se surprend à bloquer sur des défauts, peu nombreux. Si peu importants comparés au reste. Mais on bloque. Et ils prennent le pas sur tout le reste. On se focalise là dessus et on arrive plus à voir ce qui va, ce qui se passe bien. Elle est jolie mais mâche la bouche ouverte. Elle est intelligente mais têtue, tellement têtue. Elle parle de vos vacances communes en Corse cet été, alors qu'on est en novembre. Elle est belle, mais elle le sait. Elle aime Woody Allen. QUE Woody Allen. Elle « ne prête pas d’importance à ses vêtements » mais exige de vous d’écumer avec elle des boutiques hors de prix à longueur de journée. Elle n’aime pas ceux qui suivent le troupeau, et suit ceux qui suivent le troupeau en le pensant. Elle sait qu’elle est mince mais vous explique toute la journée qu’elle est obèse, et que c’est grave. Elle vous parle de son ex. Vous apprenez que c'est un ancien pote à vous. Elle paraissait tellement simple mais est si compliquée. Et c’est justement ce qu’on aime. 1 heure sur 2.

Le pire dans ces histoires, c’est qu’on sait qu’on y est pas pour rien. On sait qu’on réagit comme des cons. Qu’on en attend trop, qu’on est trop exigeant alors qu’on se permet parfois de ne pas l’être suffisamment avec nous-mêmes. On se bloque sur des trucs qu’elles laissent passer de leur côté. Elles trouvent nos défauts « mignons », on trouve leurs défauts «insupportables». Alors on se dit qu’on s’est planté. On se dit que le fait qu’elle préfère Rousseau à Voltaire marque le début d’un relation tumultueuse, qui ne marchera pas. Et, comme si on cherchait la femme de notre vie à 18, 19, ou 20 ans, on laisse tomber, sans essayer de faire au moins durer cette relation un maximum. On y met un terme de la manière la plus simple (pour nous) possible. On fait tout pour se faire détester, attendant le fameux mail d’insules (ou café, pour les plus téméraires), à base de « je ne te comprends plus » ou de « connard ». Parfois les deux. On évite le texto de pseudo rupture, ou le mail, parce que le pire, c’est qu’on est souvent attachés à la fille en question. On veut à tout prix ne pas lui faire de peine, mais l’on n’ose pas s’imaginer, s’inclure dans son bonheur. On l’aime, sans oser partager quoi que ce soit avec elle. Mais pourquoi ? Est-ce qu’on a peur de s’attacher, de comprendre enfin que 1000 fois on est peut-être passé à côté de quelque chose ? Est-ce qu’on a peut de devenir vulnérable, de pouvoir enfin être en position de faiblesse vis-à-vis d’une….fille ? (whaou, notre ego en prendrait un coup). Est ce qu’on a peur de pas être à la hauteur, ou de rater une autre histoire en s’ « enfermant » dans celle là (si déjà on croit s’enfermer, c’est qu’il y a un problème de fond) ? Dans tous les cas, on a peur semble-t-il. On est pas tellement lâches vis-à-vis d’elles, mais plus vis-à-vis de nous. On s’évite de flancher pour pouvoir se dire qu’on est restés solides.

Et puis parfois on se surprend à rêver. A vouloir enfin s’accrocher, tenter quelque chose, se laisser couler dans quelque chose qu’on ne maîtrise pas. Souvent à 4h du mat, quand vos potes rentrent parce que leur meuf est fatigué, et que vous rentrez, parce que leur meufs sont fatiguées. D’un côte vous pensez « c’est chiant une meuf, parfois c’est fatigué », de l’autre vous vous dites que vous l’êtes aussi, et qu’être fatigués à deux c’est quand même beaucoup plus drôle.

Alors les mecs qui se croyaient invincibles cherchent à trouver quelqu’un qui acceptera leurs erreurs. Ils attendent, avant de replonger dans le même schéma qu’avant, puis cette envie revient, repart.

Et parfois, ils n’ont l’ impression d’aller nulle part alors qu’ils rêvent d’aller partout, de parvenir à se fixer, enfin. L’impression d’aller dans le mur alors qu’ils rêvent de l’éviter. La volonté, pour une fois, de tomber amoureux parce qu’ils rêvent de léviter.