lundi 5 janvier 2009

New Year eve

Un appart, des potes, une jolie vue, une bonne ambiance...

Le nouvel an. LA soirée que tout le monde veut réussir chaque année et que la plupart finissent par foirer. On fait des plans incroyables, on passe de soirées en soirées. Finalement, espérant mieux ailleurs à chaque fois, on est tout le temps décu, et en une heure on a fait le tour. On lâche un mini "Youpi" au moment de minuit en se disant "je ferais mieux l'année prochaine".
Et l'année prochaine arrive. Puis celle d'après. Procrastination quand tu nous tiens. 

Le nouvel an c'est aussi une soirée pendant laquelle on s'oblige à s'amuser. Sinon, "on commence mal 2009". Oui oui, le nouvel an est "une occasion unique de faire la fête". Pourquoi? Parce que notre calendrier stipule qu'on change d'année ce jour là? Savez- vous qu'à certains endroits ils sont déjà en 3639? Et puis changer d'année en quoi c'est un truc fou? on vieillit d'un an, on voit le temps qui passe etc etc mais tout le monde voit ca comme LE truc à fêter. Ok, très bien. On s'est mis au diapason et on a fait ce qu'on pouvait.

mmmmmmm encore une chose avant le récit Ô combien épique de nos frasques nuptiales: comment expliquez vous que tout soit plus cher parce qu'on change d'année? le moindre dîné coûte 200 euros, la moindre entrée en boite coûte le prix d'une table 24 heures avant/après. Surtout cette année!!! C'est la crise, banqueroute, la fin, ou du moins le début de la fin si on écoute les économistes qui nous disent "n'ayez pas peur, tant que vous n'avez pas vendu vous n'avez rien perdu, et ça ne fait que commencer...." et pour commencer cette nouvelle année de galère financière on commence par quoi? par raquer notre race dans des réstos qui en temps normal nous auraient coûté le quart. L'année prochaine, je propose un truc. Finissons l'année bien, mais faisons en plus preuve de logique...

Récit de notre "homemade new year eve"

21h45: la soirée commence à 22h. Des gens sont déjà là: "mais y'a personne à la soirée " "ça ouvre dans 15 min" "ah c'est pour ça". Oui, c'est pour ça.

22h:  Les gens rentrent, tout va bien.

23h: folie à tous les étages. Je décide de monter voir ce que ça donne. Des gens partout dans les escaliers. Quelques jolies filles, des bonnes gueules, des grands sourires. Les gens rigolent, se mélangent, se parlent. Je franchis la porte de l'appartement. Un bouteille frôle mon front. Avec une agilité extrême je parviens à l'éviter. Elle est tenue par un mec qui tient ferment collée contre le mur une fille dont je n'aperçois que le cou. Sa bouche est prise d'assaut par ce jeune bûcheron. Elle ne s'en plaint pas. Je m'avance dans l'appartement et vois des mains s'agiter frénétiquement au rythme d' Abbesses de Birdy Nam Nam. Tout va bien.

00h: Après une coupure de courant de 2 minutes dont la précision nous impressionne, le gong retentit. BONNNNNNNNNNEEEEEEEEE ANNNNNNNNNNNNNNEEEEEEEEEEEE. Les bouches trouvent les joues, ou les autres bouches. Les potes se serrent dans les bras. On croirait un concours de hug national. Tout va bien.

01h: Les bouteilles débordent du bar, quelques personnes se dévouent alors gentiment pour les boire au goulot. Des gens arrivent encore. Queue aux toilettes, la salle de bain devient une salle de réunion, l'ascenseur THE place to be. Tout va bien

01h30: après un cours instant de non respect des listes, une droite qui part, puis une deuxième. Jack descend le nez éclaté, une arcades en friche et un peu à l'envers. Ses assaillants sont descendus par quelques potes à lui et leur tête rencontre (évidemment par hasard)  différents murs. Sonnés, ils trébuchent et s'en vont. Rien ne va plus

3h: la fête bat son plein. Un peu troublés par la bagarre, certains sont partis, d'autres restent. On parle musique dans la cuisine. On essaye de couvrir la musique pour parler dans le salon. La salle de bain est désormais une pool party improvisée. Je marche dans les couloirs à la recherche de visages familiers. Les gens sourient, rigolent, s'embrassent. Au détour d'un mur, je marche sur la robe d'une jeune fille, et m'en excuse, pas de réponse. Je me retourne pour voir de qui il s'agit et me rend compte que la fille en question dort paisiblement, allongée sur le sol, dans un minuscule recoin de l'appartement. Elle n'a pas bu me disent ses amis. "Elle est juste fatiguée". Attendri, je la regarde 30 secondes avant de continuer. Dans les escaliers, c'est l'Hotel Chelsea. Des artistes, des rockeurs, des mecs normaux, des surlookés, des jolies filles, des bouteilles, des bouteilles, des bouteilles. Un mélange rare mais tellement agréable.

4h-6h: des souvenirs par bribes. Quelques bagarres. Quelques baisers. Beaucoup de rires. Un poupée gonflable qui continuait de se balader. Certains étaient étonnés qu'elle ne donne pas son prénom.


















Photos: V. Lefebvre and co

"Dans le club"..... non non, devant

Plusieurs raisons m'ont poussé à passer un certain temps à regarder les gens devant les boites. Là vous vous dites: le mec se prend pour un mec hype, genre "je rentre, viens on regarde les autres", où le mec fume beaucoup trop, et fait partie des gens qui sortent mais passent plus de temps à l'extérieur qu'à l'intérieur (ce qui parait plus logique puisqu'on dit SORTIR alors que notre but est de rentrer quelque part....). Je suis obligé de vous répondre non. Je ne fume pas. :)

On peut distinguer différents types de personnes devant les boites de nuit: le mec cool sur-accompagné et donc sur-sûr de lui, le mec qui à l'air cool mais sur-accompagné... par des boudins (mais qui bénéficie de l'effet "pom pom girl" © Barney Stinson), le mec recalé avant de l'être, le mec timide, la fille belle de loin mais loin d'être belle, le mec trop sur de lui, l'horripilant "habitué", la fille jolie, la fille jolie qui le sait, le fourbe, le mec qui feinte, un des meilleurs sans doute.

Et nous voilà face à un phénomène étrange: les gens changent le soir. Ils ne se comportent pas pareil (vous n'avez jamais ressenti une petite excitation le soir, une sensation particulière que vous ne ressentez pas en temps normal, une légère tombée de vos inhibitions?), ne s'habillent souvent pas de la même façon.

Ce dernier changement me rappelle un peu l'effet St Tropez. En été, là-bas, les gens ne sont pas les mêmes. On les croise sur l'autoroute ou dans l'avion, habillés normalement. Mais alors une fois le pied posé sur le tarmac/place des lices/maisondelocationbeaucouptropchèremaisbon tout change. Et là, festival. On dirait que le contenu des valises s'est transformé pendant le trajet. Les gens sont déguisés. Jean panthère d'un côté, string à strass de l'autre, tee-shirt ed hardy 50% douteux 100% dégueu. Les gens ont une propension à changer selon l'endroit où ils se trouvent assez hallucinante. BREF.

Devant le club donc (prononcer clUb, comme pUzzle), les gens changent. La boite vient d'ouvrir. Arrive la première catégorie de personnes. Souvent les mecs timides, qui se sont dit qu'en arrivant plus tôt, ils seraient plus visibles, donc plus en mesure d'attendrir le physio, ou que le recalage était moins grave devant 2 personnes que devant une meute de gens attendant d'entrer. Le mec timide se déplace doucement, et de manière latérale. Il regarde autour de lui sans faire trop de mouvement, comme une gazelle entourée de lions. Il sait qu'il peut se faire bouffer (recaler) d'un moment à l'autre, et n'hésite donc pas à se faire oublier en se disant qu'il pourra finir par se faufiler doucement, ou qu'il attendrira le lion (le videur). Mais souvent, à force de se faire oublier, le mec timide attend 3 heures devant, et finit par se faire recaler.

Au contraire du mec timide, on trouve le mec trop sur de lui, souvent le même mec que le feinteur. En effet, le feinteur simule un excès de confiance en lui pour ressembler à l'habitué, ou passer pour un mec important. On le repère de loin: il marche vite, fait du bruit: "Paul, Sabrina, ça fait deux heures que je vous attend, la prochaine fois je ne vous fait pas rentrer". Ca passe, où ca casse. Quand ça passe, on reconnait le feinteur au soulagement que l'on peut lire sur son visage, où à la chaussette blanche qui apparaît alors sous son pantalon quand il exécute un salto de joie. Quand ça casse, le feinteur a deux réactions. Soit il explique à ses potes que le physio a changé: "ça fait deux ans que je viens, je me suis jamais fais recalé. C'est plus Hamed. C'est plus l'ancien physio je veux dire. C'est un nouveau"; soit il explique que c'est de la faute de ses potes: "putain Paul, je t'avais dit de pas mettre tes sparco, juste avant que tu arrives le physio m'a dit si ton pote a des sparco, c'est mort".

Degré supérieur du mec qui feinte, le fourbe. Le fourbe, c'est le mec qu'on ne voit pas venir. Vous marchez derrière lui depuis 5 minutes sur le chemin de la boite, il a rien de particulier. Sa chemise est blanche, il porte des baskets montantes cool, il a l'air sympa. Et puis, 10 mètres devant la boite, le fourbe se métamorphose. Il ouvre les 3 premiers boutons de sa chemise, délace un peu ses baskets, passe sa main dans ses cheveux, et sort son téléphone. Là, il compose un numéro, celui de son répondeur, juste pour se mettre dans le truc, et se dirige à vive allure vers l'entrée: (au téléphone) "oui écoute je peux pas te parler là, mais non je peux pas prendre l'avion pour Los Angeles tout à l'heure, la bourse va mal j'ai besoin de rester entre la city et paris....... blablablablabla". Et le mec rentre. Le videur le voit passer mi-amusé, mi-intrigué. Impossible de l'arrêter, le fourbe ne l'a même pas regardé. Le videur ne peut pas prendre le risque de le recaler si c'est un mec important, et se dit "aucun mec n'est assez con pour tenter ca, ça marcherait jamais". Mais si en fait, y'a des mecs assez cons, et ils sont mêmes plutôt malins. Le temps passe un peu, il est 1h30, 2h. Les types de clients changent.

Arrive la fille jolie. Comme souvent avec ses deux copines moches. Elle ne force pas l'entrée, connais un peu le physio à force de venir. Elle se met dans la queue, tout en essayant de capter son regard, comme à peu près 99% des gens autours d'elle. Au bout de 5 minutes, il finit par la voir. Elle rentre sans faire de vagues. Ses copines moches aussi.

Catégorie supérieure, la fille jolie qui le sait. Là c'est autre chose. Elle n’est pas forcément mieux que l'autre. Juste plus maquillée peut-être. Elle s'avance vers l'entrée, et demande même aux gens de se décaler. Elle se présente devant le physio en le regardant, genre "j'attend depuis 30 secondes, tu m'as pas vu ou quoi?". Elle rentre. Les jolies filles attirent les gros clients. Obligé.

Arrive l'horripilant habitué. Il se gare devant, presque en travers. Regarde autour de lui genre "ouais les mecs, j'ai l'air de rien, mais dans 5 minutes je suis dedans". Il se met derrière la queue, dans l'axe du videur. Et là, phénomène étrange, il saute: hé sam! hé! sam je suis là! oh sam c'est moi! sam! sam!

Le videur le voit mais le fait attendre par principe. 37 secondes après le mec rentre, suivi par son crew de mecs. Il embrasse les videurs successivement, demande des nouvelles, juste histoire de montrer qu'il est dans la place. A peine arrivé il s'allume une clope, juste histoire de rester devant, mais du bon côté de la barrière. Oui, l'habitué aime se sentir supérieur. Surtout quand il ne l'est pas dans le reste de son existence.

AHHH. On l'attendait. Voilà le mec sur-accompagné. Le genre de mec qui nous énerve avant même d'avoir ouvert la bouche. Baskets montantes, chemise blanche ouverte ou tee-shirt blanc col V, sourire freedent. Le plus énervant chez ce mec c'est qu'il à l'air sympa. Contrairement aux autres, on l'appelle quand il est devant pour le faire rentrer plus vite. Il passe devant tout le monde. Dit bonjour mais discrètement. Un sourire à droite à gauche. Il rentre. En bas, pas question d'être show off. Il prend une petite table, ses copines dansent autour de lui, s'amusent. On reconnaît le mec sur accompagné même quand il fume une clope, tout seul, dehors. Sa chemise est un peu plus ouvert qu'en rentrant. Il demande du feu en russe, remercie en brésilien. Il parle à tout le monde, ou tout le monde lui parle. Il inspire confiance: regard bienveillant, bonne gueule, simple. Quand il ressort, le mec sur accompagné a souvent quelques filles en plus avec lui, jolies, avec quelques potes. Un truc est sûr, le mec sur-accompagné ne le sera jamais assez.

3h30. Le mec sur-accompagné par des thons décide finalement de se pointer. Après avoir écumé 2 ou 3 boites pseudos hypes où il connaît le cousin du neveu du patron, il se sent en confiance. De loin, il fait illusion: seul, 4 ou 5 filles. On pense au mec cool. Mais quand il se rapproche, déception. Brun, cheveux gominés en arrière, pantalon trop court et mocassins trop moches. Au centre de l'ouverture de sa chemise un pendentif en or perdu dans les poils. Il mâche systématiquement un chewing gum. Contrairement au mec précédant, il est un peu arrogant, persuadé d'être accompagné par les plus grosses bombes de la planète. Ce mec là ne lit pas, même les proverbes foireux en fin de dictionnaire Larousse édition antique, sinon il aurait su que "mieux vaut être seul que mal accompagné". Quoique, dans son cas, c'est sûrement les filles qui le sont le plus.