mercredi 16 décembre 2009

Paris en décembre


Paris en décembre, c'est un peu comme ces demi-sphères en plastique que l'on secoue frénétiquement pour faire tomber de la fausse neige. C'est poétique, beau, et en même temps un peu triste.

-4 degrès. "Un froid de canard" comme disent nos amis solognots qui pensent savoir ce que ressent un canard qui tente de se poser sur son lac gelé. Les rues sont désertes, le froid sec. Le soleil brille, tout parait propre. Les trottoirs sont lisses, les vent souffle dans les ruelles pavées, cherchant à s'engouffrer dans le moindre espace laissé accessible malgré nous par nos vêtements superposés. Les bourrasques se suivent et se ressemblent, rentrent dans les métros, les halls d'immeubles, balayent les ponts qui quadrillent la seine, plus calme que jamais. Les quelques passants qui passent par là ne laissent entrevoir que leurs yeux et leur nez, encadrés par des gros bonnets et des écharpes multicolores. Les mains ne se touchent plus, séparées par des moufles, les japonais sont rentrés chez eux ou profitent de la chaleur qui s'extirpe des bouches de métro devant la boutique Vuitton qui décide, encore et toujours, de changer de tenue au grès des saisons. Les Champs-Elysées sont parfaitement décorés, et donnent envie, chaque année, que Noël revienne vite. La grande roue devant les tuileries tourne au ralenti. On se dit, comme chaque année, qu'on ira faire un tour. Et comme chaque année on se dira qu'on le fera l'année prochaine. Les grands magasins arrivent encore à nous surprendre avec leurs vitrines animées, devant lesquelles s'émerveillent tous les enfants, qui rêvent d'en faire leur chambre. On aperçoit leur regard dans le reflet des vitres, et on se souvient de l'époque où on était à leur place, un peu innocents et un peu crédules, devant ces personnages qu'on croyait vrai ou qu'on rendait vrais à force de le croire, en tenant le doigt ganté de nos parents qui se surprenaient, eux aussi, à y croire un peu. Des quais, on aperçoit les bateaux-mouches qui baladent des amoureux transits, par le froid surtout. Dès que les lumières s'allument, on se dit, une fois de plus, que vraiment Paris est la plus belle ville du monde. Puis le temps passe, et on oublie. Jusqu'aux premiers levers de soleils du mois de Juin, sur lesquels on tombe épuisés en traversant la seine pour rentrer se coucher. Et ainsi de suite.
Chaque décembre, à Paris, je suis touriste dans ma ville.

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