lundi 4 janvier 2010

Blow up d'Antonioni, ou les illusions perdues


Je suis tombé récemment sur un vieux film qui squattait une étagère poussiéreuse. Vous savez, le genre de DVD qu'on aperçoit 20 fois mais qu'on déplace sans cesse sans lui prêter trop d'attention, ou simplement en se disant "non, là j'ai envie d'un truc niais/qui fait peur/ drôle, je regarderais ça plus tard". C'est la réaction du commun des mortels devant Antonioni, Godard, Truffaut ou Yoshitaka Asama.

Et puis viens le jour où nous sommes d'humeur aventureuse/curieuse, ou simplement que les autres DVD ont été regardés plusieurs fois (une dizaine en moyenne avant de s'attaquer aux films d'auteurs). Et ce jour est venu. J'ai trouvé Blow up assez génial. Avec un peu de chance cela vous donnera envie de provoquer le moment d'humeur aventureuse. Avec un peu moins de chance vous le déplacerez juste une énième fois en quête d'autre chose, où le remarquerez juste un peu plus en l'apercevant à la Fnac. C'est déjà ça.

Après « le livre dont vous êtes le héros », Blow up se pose en « livre dont vous êtes le regard ». Blow up se présente comme une toile sans fond. L’histoire d’un meurtre sans enquête, sans poursuite, sans action, si l’on se limite au sujet apparent du film. Mais de plans géniaux en silences évocateurs, Antonioni nous entraîne dans une réalité autre, nous invitant à voir la réalité et à vivre l’illusion, jusqu’à les confondre. Que se passe t-il dans ce parc ? Thomas, photographe arrogant et sûr de lui, en quête de sujet, croit immortaliser un ballet amoureux. Mais par agrandissements successifs de ses photos, il comprend qu’il est témoin d’un meurtre. Regard qui trompe ou illusion réaliste ? Le photographe de mode voulant devenir photographe d’art est en équilibre précaire entre ce qu’il voit, et ce qui est vrai. Le vol des photos et la disparition du corps renvoient le photographe, créateur de l’illusion à partir du réel, à cette question clé. Voir la balle envoyée par les mimes, ou ne pas la voir. Le choix est fait, Thomas la ramasse. Que croire du monde dans lequel nous vivons ? Qu’est ce qui est vrai ? Qu’est ce qui ne l’est pas ? Antonioni nous propose de s’approprier une réalité plus large, assurant la perte des illusions, et l’acquisition d’une réalité subjective, d’une autre réalité, la notre. Il signe un film calme, mais bien plus parlant que de nombreux films plus vifs. Ou comment dire beaucoup, en étant presque muet.


mercredi 16 décembre 2009

Paris I love you, but you're bringing me down


L'hiver. C'est une période un peu étrange. Je n'arrive toujours pas à savoir si je l'adore ou la hais. Elle m'exaspère et me fascine un peu à la fois. Ce qui me vient à l'esprit, quand je pense à l'hiver, c'est surtout Noël, le nouvel an. Déjà des échéances étranges, quand on est dans un pays laïc.
Noël n'indiffère personne. On adore ou on déteste. Et depuis quelques temps, on adore détester. Certains n'aiment pas Noël parce qu'il les renvoi à leur passé. C'est notamment le cas des enfants de familles séparées. Quand on a 8 ans, fêter Noël deux fois, c'est cool. Plus de cadeaux, plus de fête, pense-t-on. Surtout l'occasion de se protéger de la réalité. Noël chez eux, leur rappelle les moments d'avant. Où tout le monde était assis autour de la même table, où tout le monde partageait le même dîner, avec la famille, pas les familles, Papa ET Maman. Pour ceux-là, Noël est chaque année une période un peu difficile. Où on aimerait, quelque soit notre âge, que tout redevienne comme avant, ne serait-ce que pour donner un peu de vie à l'image, dans notre tête, qui se fait vieille. Nöel est alors un moment de nostalgie, où on prend conscience du chemin parcouru. Heureusement, ça ne dure qu'un soir. Enfin non, deux.
Noël, pour les enfants de familles unies, s'est aussi parfois un peu compliqué. Toujours un cousin, une tante, un oncle, qui aborde un sujet tabou, pour le simple plaisir de dynamiser ce moment niais mais si agréable d'extase commune autour d'une même table. Ces soirs là, tout peut sortir, chacun peut en prendre pour son grade: le fils oedipien, à qui l'on apprend que son pote a couché, sur un malentendu, avec sa mère. La fille un peu niaise, à qui l'on avoue que son hamster n'est pas retourné chez lui, mais que le monsieur chargé de coller la moquette du nouvel appartement l'a écrasé par inadvertance, avec un rouleau à tapisserie. La soeur pseudo-underground, à qui l'on apprend, que son compte en banque alimenté par ses grands parents, c'était une blague, et qu'underground, elle le sera toute sa vie. L'oncle Gérard, qui drague toujours un peu trop, dont la femme apprend, par son neuveu Adrien, qui parle toujours un peu trop, qu'elle à beaucoup changé depuis la dernière fois qu'ils l'ont vue, à St Malo. Elle n'est jamais allée à St Malo.
Noël, s'est aussi l'occasion, pour les célibataires, de se fixer des objectifs débiles. Qui souvent ne tiennent pas plus de 15 jours. Allié au nouvel an, c'est un enfer. On retrouve le mec, sentimentalement largué, qui se dit, que pour bien finir l'année, il doit tomber amoureux, et qui vous demande donc de l'inviter pour Noël. A peine arrivé, il agrippe la cuisse de votre cousine Carla, qui ne comprend pas comment il a réussi à savoir qu'elle est la seule célibataire.
Le relou (c'est vite son surnom), tombe amoureux environ 30 fois entre le 24 décembre et le 1er janvier. Et son but est clair, trouver la femme de sa vie cette année.
La célibataire vit aussi une période obscure lors de la dernière semaine de décembre. Célibataire alors que toutes ses copines ont un mec à leurs côtés le 24, elle décide de manger beaucoup pour oublier un peu. Un peu de farce pour la dinde par-ci, un peu de pommes cuites par-là, du foie gras en scred dans le frigo, du champagne discretement (un peu trop). Au mieux elle finit la soirée "repue" (terme qui immédiatement dégoûte le peu de mecs libres de la soirée). Au pire elle finit la soirée bourrée, en vomissant dans son sac à main (ce qui dégoûte aussi, immédiatement le peu de mecs libres de la soirée).
La célibataire, quoi qu'il en soit, regrette les excès de la veille, et se lance dans le ô combien pathétique mais systématique listings des "bonnes résolutions" de l'année à venir, qui par définition ne durent que 10 jours. Au mieux.
1- Arrêter de manger de manière déséquilibrée et de grignoter entre les repas (écrit-elle en finissant un morceau de gâteau au chocolat qui errait sur la table de la cuisine)
2- Arrêter de tomber amoureuse de garçons cons/idiots/moches/machos (de garçons donc)
ou gays
3- Faire du sport 2 fois par semaine (hors shopping, ndlr)
4- dépenser moins d'argent en choses inutiles (phrases écrite en très petit, et souvent incomplète, l'auteur étant la plupart du temps en train de feuilleter le catalogue du Printemps "Special Rock'n'gloss")
5- m'épanouir dans mon job (en changer)
6- Moins sortir (ou se réveiller plus tard, cf résolution n°5)
7- faire le tri dans ses ami(e)s (souvent le simple fait de l'écrire montre que cela à besoin d'être fait)
8- mieux me vendre sur mon facebook (cf résolution n°2)
9- perdre 3 kg (avant ou après le décompte des kilos pris entre le 24 et le 1er?)
10- respecter mes résolutions.
Bref, Noël et le 31, c'est à la fois génial et un peu angoissant. Chaque année on reprogramme les choses de la même façon, avec l'envie et l'impression de faire différemment.
"S'amuser à tout prix le 31, sinon l'année commencera mal, je perdrai mon emploi, ma meuf, et mon hamster" (cf histoire de la moquette)
Cette année, faisons les choses plus simplement, prévoyons moins, laissons les choses venir, au pire on aura une bonne surprise :)
Merry Christmas!!

Paris en décembre


Paris en décembre, c'est un peu comme ces demi-sphères en plastique que l'on secoue frénétiquement pour faire tomber de la fausse neige. C'est poétique, beau, et en même temps un peu triste.

-4 degrès. "Un froid de canard" comme disent nos amis solognots qui pensent savoir ce que ressent un canard qui tente de se poser sur son lac gelé. Les rues sont désertes, le froid sec. Le soleil brille, tout parait propre. Les trottoirs sont lisses, les vent souffle dans les ruelles pavées, cherchant à s'engouffrer dans le moindre espace laissé accessible malgré nous par nos vêtements superposés. Les bourrasques se suivent et se ressemblent, rentrent dans les métros, les halls d'immeubles, balayent les ponts qui quadrillent la seine, plus calme que jamais. Les quelques passants qui passent par là ne laissent entrevoir que leurs yeux et leur nez, encadrés par des gros bonnets et des écharpes multicolores. Les mains ne se touchent plus, séparées par des moufles, les japonais sont rentrés chez eux ou profitent de la chaleur qui s'extirpe des bouches de métro devant la boutique Vuitton qui décide, encore et toujours, de changer de tenue au grès des saisons. Les Champs-Elysées sont parfaitement décorés, et donnent envie, chaque année, que Noël revienne vite. La grande roue devant les tuileries tourne au ralenti. On se dit, comme chaque année, qu'on ira faire un tour. Et comme chaque année on se dira qu'on le fera l'année prochaine. Les grands magasins arrivent encore à nous surprendre avec leurs vitrines animées, devant lesquelles s'émerveillent tous les enfants, qui rêvent d'en faire leur chambre. On aperçoit leur regard dans le reflet des vitres, et on se souvient de l'époque où on était à leur place, un peu innocents et un peu crédules, devant ces personnages qu'on croyait vrai ou qu'on rendait vrais à force de le croire, en tenant le doigt ganté de nos parents qui se surprenaient, eux aussi, à y croire un peu. Des quais, on aperçoit les bateaux-mouches qui baladent des amoureux transits, par le froid surtout. Dès que les lumières s'allument, on se dit, une fois de plus, que vraiment Paris est la plus belle ville du monde. Puis le temps passe, et on oublie. Jusqu'aux premiers levers de soleils du mois de Juin, sur lesquels on tombe épuisés en traversant la seine pour rentrer se coucher. Et ainsi de suite.
Chaque décembre, à Paris, je suis touriste dans ma ville.

jeudi 19 novembre 2009

Don't forget to live
























Voilà un extrait de la première lettre destinée à nos potes pendant notre voyage. Elle n'est jamais arrivée.
"Hello Hello les amis
Voilà le récit de nos premiers jours aux Etats-Unis.
Le 19, (on est déjà un peu perdus dans les jours) arrivée a newark. Après deux heures de douanes, notre tour arrive: empreintes digitales, photos de face, (j'avais pourtant bien répondu NON à toutes les questions sur le papiers vert qui demande si on est un pédophile, un meurtrier, ou un mec aux moeurs sexuelles bizarres).
"Que venez vous faire aux États-Unis? Vous restez jusqu' à quand? Pourquoi ?". Pour un peu on se ferait engueuler de venir leur rendre visite.
Nos sacs arrivent vite, on est partis.
Arrivée à New York, à time square, devant l'hôtel dont on nous avait parlé. Décidant de faire le truc à la roots (idée du voyage, bouger un max avec le minimum d'argent et d'organisation), nous n'avions pas réservé. Plus de place. Temps orageux. C'est la merde.On arpente la 8e et la 7e de long en large, de gauche à droite. Demandons à chaque hôtel plein quel hôtel est susceptible d'avoir encore des chambres libres, appelons chaque hôtel de chaque quartier. Finalement, on se retrouve face au Carter. Les autres sont pleins ou hors budget. Le carter peut sembler bien dit comme ca.
On arrive dans l'entrée. Le concierge ressemble à un travelo, les néons violets, rouges et bleus bercent le hall dans une atmosphère bizarre. On prend une chambre. Et un clin d'oeil, par la même occasion, du concierge. Etonnés par la musique qu'on entend dans la pièce d'à côté, on demande, dans un anglais approximatif "is there a nightclub here?" (on ne perd pas trop le nord). Il me regarde avec un grand sourire, et me répond "no, a strip club...". Je le gratifie d'un "good to know" et décide d'aller me coucher tandis que T. essaye déjà, à quatre pates, d'apercevoir un bout de string sous la porte.
Nous prenons l'ascenseur. 40 étages. Ca change de nos jolis immeubles haussmanniens parisiens. Cling. Les portes s'ouvrent. Moquette verte et bleue à motifs censés être symétriques. Pas d'indication du système de numérotation des chambres. On part à droite. C'était à gauche. Après avoir marché 10 bonnes minutes, nos sacs su le dos, nous trouvons la chambre. 4036. Nous glissons la carte dans la porte. Clic. La porte s'ouvre. Plutôt une bonne surprise. On s'attendait à un mur éventré et à un corps gisant inanimé sur le sol: nous ne trouvons que mur en crépis, baignoire 1930 (vraiment de 1930) avec 18 teintes de couleur différentes, télé si ancienne qu'elle n'envisage même pas de marcher, et tapis ambiance bordel malien. En moins chic. Dans un élan de bourgeoisie parisienne, (largement condamnable, je vous l'accorde), T. et moi décidons de trouver un autre hôtel sur internet. On trouve, on réserve, se réjouissant d'être le lendemain. Une fois nos affaires à peu près dépliées, on décide d'aller dîner.
On retrouve des potes qui vivent là depuis quelques mois. Resto sympa, puis boite. "Club" pardon. "C'est vraiment trop "french" de dire boîte". Hum Hum. On se retrouve au Jane, une boite très sympa, "the place to be" si l'on croit le new yorkais moyen. On en avait entendu parler. Mais pourquoi tant de mystère autour de cet endroit? Le physio est français. "Bonsoir" lui dit-on en arrivant. Grand sourire. On rentre. Grand hall en bois, l'impression d'être dans un bateau. On pousse une porte en bois épais, et nous retrouvons dans le bar de l'hôtel. Il y'a des jolies filles partout. Mais l'ambiance est étrange. Peu de musique. Pas un mec. Nous somme quatre, et quand nous arrivons toutes se retournent. Ca fait un peu le même effet que quand vous arrivez à un anniversaire, que vous êtes en retard, et que vous taclez malencontreusement la mère de la birthday girl. Ca arrive rarement. Soit. Mais vous voyez l'ambiance. Un peu gênant. Nous avançons. Elles nous sourient. Nous croyant emplis d'un « mojo » incommensurable, nous nous dirigeons vers le bar. Les gens nous regardent tellement qu'on se réfugie dans un angle mort pour voir, face au miroir, si on n’a pas un truc étrange sur le visage. Et heureusement non. Puis une fille vient nous voir, nous parle. Puis une seconde. Elles sont mignonnes, passent leur main dans nos cheveux, nous font mille compliments, s'extasient lorsque nous leur disons que nous sommes parisiens. "Oh, Paris is so magnifique". "Do you live far from the eiffel tower" "I love so much avenue montaigne". Et on comprend doucement. L'évidence que nous refusions de voir. Ce sont des hookers. Merci, New york.
Le lendemain matin, réveil pour aller dans notre nouvel hôtel, vendu sur internet comme un lieu paisible dans un havre de paix. Après 35 minutes de metro, nous arrivons. Tréfonds d'un quartier chinois, ligne de métro, train. RER, en extérieur, devant, pas un européen. La guerre.
On voit notre hôtel. Il est indiqué par une statue de Panda de 3m de haut. Nous entrons dans l'hôtel, minable. Un jeune coréen nous accueille, souriant. Après avoir tenté pendant 30 min d'annuler le prépaiement pour rejoindre l'ancien hôtel qui subitement nous semble fantastique, nous montons dépités dans notre chambre. Tout est en chinois, le métro aérien donne sur notre fenêtre. Ou le contraire.
On jette nos sacs dans la chambre et on s'enfuit, impatients de regagner les quartiers sympas pour se balader. 45 minutes pour trouver un taxi (je savais pas que c'était possible a New York). Odeur de crevette morte dans les rues, poissons crevés dans les aquariums des restos, un blade runner à la noiche.
Retour dans le nord de la ville. On traverse central park, puis allons au Guggenheim museum (fermé pile ce jour la), marchons sur la 5e, comme tout bon touriste foireux, puis dérivons sur d'autres rues plus sympas. etc etc. 6 heures de balade très cool. On rentre à l'hôtel.
Epuisés, on décide de faire une sieste. T allume la télé (chose assez étrange pour faire une sieste mais bon), et on tombe sur l'us open. T apprend que la final opposera Nadal à Murray. Il me demande si Murray et le fils de Tony Murray. Je réponds oui. Il me croit. Je lui dis qu'évidemment non. Il est déçu. Il me demande ensuite comment Tony Murray a gagné tant d'argent. Avec les extincteurs lui dis-je. Il se redresse alors, ahuri, et me dit: "ah, c'est lui qui a eu l'idée d'accrocher les extincteurs au muret?" Merci, T. Fou rire de fatigue, 3 bonnes minutes. Des larmes, encore et encore. A le lire ça parait affligeant. Mais c'était drôle. Si, si, vraiment. On part diner, retournons au Jane, puis allons nous coucher.
Le lendemain, départ en train de penn. Station à Pittsburg, première étape de notre long périple vers la côte ouest, d'environ 60 heures. Dans le train tout est bizarre. T me fait remarquer que la grande (l'immense) majorité des personnes est obèse. C'est vrai. T les regarde et me dit " c'est drôle, y'en a pas un qui n'a pas un triple menton". Arrive un mec de surement 250 kilos, qui parvient à avaler un cheesburger juste en l'enfonçant avec son poing dans sa bouche. On comprend mieux.
Le wagon restaurant est lui aussi bizarre. Il est mélangé à la première classe (où nous ne sommes pas). En gros, le luxe, ici, c'est d'être près de l'endroit où il y a de la bouffe. On s'étonne que big mama passe pour une anorexique.
Voilà pour le moment! Jolis paysages par la fenêtre, c'est assez incroyable. Nous nous arrêtons dans des dizaines de villes. On est loin de tout, de tout le monde. C'est génial.
On vous embrasse et pensons a vous.
A très vite"

mercredi 23 septembre 2009

Road Trip accross US

Paris- New York- Pittsburgh- Chicago- .....- Iowa- Missouri- Kansas- Oklahoma- Texas- Nouveau Mexique- Raton- Albuquerque- Arizona- ...- Californie- Los Angeles- Nevada- Baker- Las Vegas- Los Angeles- Bakersfield- Emeryville- Oakland- San Jose- San Francisco-  Sacramento- Yosemitee- Emeryville- Bakersfield- ...- Reno- San Diego- Pacific Beach- Los Angeles- Minneapolis- New York, Paris
















vendredi 26 juin 2009

demain?

Des semaines que je ne suis pas revenu ici. Des exams, deux trois merdes, pleins de bons trucs, et pas envie d'écrire. La tête ailleurs en fait. Un peu loin. Et puis la vie reprend son cours, et on se met à réfléchir à pas mal de trucs. Vous est-il déjà arrivé de vous arrêter pour regarder autour de vous? de regarder votre vie avec un peu de recul, de vous autocritiquer en essayant d'être objectifs? De faire un bilan de votre vie ?

Ca m'arrive assez régulièrement, et je ne sais pas si c'est le cas de tout le monde. Sans doutes, l'avantage est que je serais vraisemblablement fixé avec vos mails (nombreux, et je vous en remercie) et vos commentaires (moins nombreux, mais je vous en remercie quand même :)). Je regarde autour de moi, ce que je fais, ce que j'ai fait, et me demande ce que je ferai, ce que j'ai envie de faire (tout en priant que l'un corresponde à l'autre). J'ai 21 ans. De quoi ai-je envie? On me demande souvent ce que j'ai envie de faire plus tard. Plus tard? Pourtant chaque jour on me demande de faire un choix, de cibler mes envies, de connaître déjà ce qui me donnera envie de me réveiller tout les matins pendant environ 50 ans. Pas facile. J'ai déjà une chance inouïe, celle d'avoir envie de faire des millions de trucs. Bosser dans la pub. Pourquoi pas. Concepteur-rédacteur m'intéresse pas mal. Trouver les phrases et les slogans qui permettront de donner envie aux autres d'acheter, d'écouter, de lire. Parcourir le monde avec un appareil photo pour dénoncer ses aversions. Passionnant. Reporter est un boulot qui m'a toujours attiré. Mais peut-on avoir une famille quand on fait ça? Est-ce un boulot ouvert? Photographe de mode. J'adore la photo depuis des années. Mais de là à savoir si j'ai le talent nécessaire, ou ne serait-ce que l'envie d'essayer.... je sais pas. Journaliste. Ecrire des articles, sur ce qui m'entoure. J'aimerais bien. Mais Chris Esquerre me rappelle un peu plus tous les jours qu'avant d'écrire pour le Monde ou libé, on peut se retrouver à écrire pour "Chèvre magazine" ou pour "Tracteurs Fans". Pas simple, donc. Monter ma boite. C'est fait, et très honnêtement à part l'obligation de tout déclarer et l'impression permanente de se faire en*****, c'est plutôt vraiment cool (et intéressant de surcroît).

Bref, les possibilités sont multiples, les envies encore plus nombreuses. Mais trop de critères rentrent en compte au moment de la décision. Notamment un, qui m'embête un peu plus depuis quelques mois. Je sais que j'ai de la chance depuis des années. De la chance d'être né là et pas ailleurs. De la chance d'avoir accès à tout ce dont quelqu'un peu rêver (je ne parle pas de voiture, mais d'éducation, de culture, d'amour, etc...). J'ai la chance de voyager assez souvent. De réussir ce que j’entreprends en général, d'avoir des amis sur qui je peux compter. La chance de pouvoir avoir une jeunesse privilégiée. Tellement privilégiée qu'on se sent un peu coupable. Et le fait d'avoir conscience de cette chance est le point de départ de cet élément qui m'embête tant. Je me demande comment je pourrai, un jour, donner à mes enfants, à ma famille, ce à quoi j'ai eu droit. Comment je pourrais partager avec eux ce bonheur que je connais. Alors on flippe.

J'en suis là. Je flippe un peu. Plein d'envies, de possibilités, mais la peur de ne pas faire le bon choix. Faire des études, c'est cool, très bien. Mais serai-je vraiment avancé avec 6 ou 7 ans d'études post-bac? J'ai peur de passer à coté de certaines opportunités.

Comment savoir aujourd'hui ce que j'aimerai demain? J'ai l'impression de le faire déjà, mais combien de temps ça va durer? Trop souvent j'ai entendu des gens dire "j'aurais rêvé de faire ça". Des gens qui sont passés à coté de leur rêve donc.

J'ai donc décidé quelque chose. Je laisse de côté les décisions hâtives, les choix "biens vus", ce qui plaît aux autres et qui ne me transcende pas moi même. Et je continu un peu à rêver. Car un truc me parait sûr: ce n'est pas en faisant les choses pour les autres qu'on s'épanouit soi-même. Laissez vos parents rêver vos vies. Et prenez le temps de vous faire la vie dont vous rêvez.

jeudi 18 juin 2009

Day...'n' night


Day and night 
I toss and turn, I keep stressing my mind, 
I look for peace but see I don't attain 
What I need for keeps this silly game we play, 
Now look at this (what, what)
Madness to magnet keeps attracting me, 
I try to run but see I'm not that fast 
I think I'm first but surely finish last...