lundi 5 janvier 2009

"Dans le club"..... non non, devant

Plusieurs raisons m'ont poussé à passer un certain temps à regarder les gens devant les boites. Là vous vous dites: le mec se prend pour un mec hype, genre "je rentre, viens on regarde les autres", où le mec fume beaucoup trop, et fait partie des gens qui sortent mais passent plus de temps à l'extérieur qu'à l'intérieur (ce qui parait plus logique puisqu'on dit SORTIR alors que notre but est de rentrer quelque part....). Je suis obligé de vous répondre non. Je ne fume pas. :)

On peut distinguer différents types de personnes devant les boites de nuit: le mec cool sur-accompagné et donc sur-sûr de lui, le mec qui à l'air cool mais sur-accompagné... par des boudins (mais qui bénéficie de l'effet "pom pom girl" © Barney Stinson), le mec recalé avant de l'être, le mec timide, la fille belle de loin mais loin d'être belle, le mec trop sur de lui, l'horripilant "habitué", la fille jolie, la fille jolie qui le sait, le fourbe, le mec qui feinte, un des meilleurs sans doute.

Et nous voilà face à un phénomène étrange: les gens changent le soir. Ils ne se comportent pas pareil (vous n'avez jamais ressenti une petite excitation le soir, une sensation particulière que vous ne ressentez pas en temps normal, une légère tombée de vos inhibitions?), ne s'habillent souvent pas de la même façon.

Ce dernier changement me rappelle un peu l'effet St Tropez. En été, là-bas, les gens ne sont pas les mêmes. On les croise sur l'autoroute ou dans l'avion, habillés normalement. Mais alors une fois le pied posé sur le tarmac/place des lices/maisondelocationbeaucouptropchèremaisbon tout change. Et là, festival. On dirait que le contenu des valises s'est transformé pendant le trajet. Les gens sont déguisés. Jean panthère d'un côté, string à strass de l'autre, tee-shirt ed hardy 50% douteux 100% dégueu. Les gens ont une propension à changer selon l'endroit où ils se trouvent assez hallucinante. BREF.

Devant le club donc (prononcer clUb, comme pUzzle), les gens changent. La boite vient d'ouvrir. Arrive la première catégorie de personnes. Souvent les mecs timides, qui se sont dit qu'en arrivant plus tôt, ils seraient plus visibles, donc plus en mesure d'attendrir le physio, ou que le recalage était moins grave devant 2 personnes que devant une meute de gens attendant d'entrer. Le mec timide se déplace doucement, et de manière latérale. Il regarde autour de lui sans faire trop de mouvement, comme une gazelle entourée de lions. Il sait qu'il peut se faire bouffer (recaler) d'un moment à l'autre, et n'hésite donc pas à se faire oublier en se disant qu'il pourra finir par se faufiler doucement, ou qu'il attendrira le lion (le videur). Mais souvent, à force de se faire oublier, le mec timide attend 3 heures devant, et finit par se faire recaler.

Au contraire du mec timide, on trouve le mec trop sur de lui, souvent le même mec que le feinteur. En effet, le feinteur simule un excès de confiance en lui pour ressembler à l'habitué, ou passer pour un mec important. On le repère de loin: il marche vite, fait du bruit: "Paul, Sabrina, ça fait deux heures que je vous attend, la prochaine fois je ne vous fait pas rentrer". Ca passe, où ca casse. Quand ça passe, on reconnait le feinteur au soulagement que l'on peut lire sur son visage, où à la chaussette blanche qui apparaît alors sous son pantalon quand il exécute un salto de joie. Quand ça casse, le feinteur a deux réactions. Soit il explique à ses potes que le physio a changé: "ça fait deux ans que je viens, je me suis jamais fais recalé. C'est plus Hamed. C'est plus l'ancien physio je veux dire. C'est un nouveau"; soit il explique que c'est de la faute de ses potes: "putain Paul, je t'avais dit de pas mettre tes sparco, juste avant que tu arrives le physio m'a dit si ton pote a des sparco, c'est mort".

Degré supérieur du mec qui feinte, le fourbe. Le fourbe, c'est le mec qu'on ne voit pas venir. Vous marchez derrière lui depuis 5 minutes sur le chemin de la boite, il a rien de particulier. Sa chemise est blanche, il porte des baskets montantes cool, il a l'air sympa. Et puis, 10 mètres devant la boite, le fourbe se métamorphose. Il ouvre les 3 premiers boutons de sa chemise, délace un peu ses baskets, passe sa main dans ses cheveux, et sort son téléphone. Là, il compose un numéro, celui de son répondeur, juste pour se mettre dans le truc, et se dirige à vive allure vers l'entrée: (au téléphone) "oui écoute je peux pas te parler là, mais non je peux pas prendre l'avion pour Los Angeles tout à l'heure, la bourse va mal j'ai besoin de rester entre la city et paris....... blablablablabla". Et le mec rentre. Le videur le voit passer mi-amusé, mi-intrigué. Impossible de l'arrêter, le fourbe ne l'a même pas regardé. Le videur ne peut pas prendre le risque de le recaler si c'est un mec important, et se dit "aucun mec n'est assez con pour tenter ca, ça marcherait jamais". Mais si en fait, y'a des mecs assez cons, et ils sont mêmes plutôt malins. Le temps passe un peu, il est 1h30, 2h. Les types de clients changent.

Arrive la fille jolie. Comme souvent avec ses deux copines moches. Elle ne force pas l'entrée, connais un peu le physio à force de venir. Elle se met dans la queue, tout en essayant de capter son regard, comme à peu près 99% des gens autours d'elle. Au bout de 5 minutes, il finit par la voir. Elle rentre sans faire de vagues. Ses copines moches aussi.

Catégorie supérieure, la fille jolie qui le sait. Là c'est autre chose. Elle n’est pas forcément mieux que l'autre. Juste plus maquillée peut-être. Elle s'avance vers l'entrée, et demande même aux gens de se décaler. Elle se présente devant le physio en le regardant, genre "j'attend depuis 30 secondes, tu m'as pas vu ou quoi?". Elle rentre. Les jolies filles attirent les gros clients. Obligé.

Arrive l'horripilant habitué. Il se gare devant, presque en travers. Regarde autour de lui genre "ouais les mecs, j'ai l'air de rien, mais dans 5 minutes je suis dedans". Il se met derrière la queue, dans l'axe du videur. Et là, phénomène étrange, il saute: hé sam! hé! sam je suis là! oh sam c'est moi! sam! sam!

Le videur le voit mais le fait attendre par principe. 37 secondes après le mec rentre, suivi par son crew de mecs. Il embrasse les videurs successivement, demande des nouvelles, juste histoire de montrer qu'il est dans la place. A peine arrivé il s'allume une clope, juste histoire de rester devant, mais du bon côté de la barrière. Oui, l'habitué aime se sentir supérieur. Surtout quand il ne l'est pas dans le reste de son existence.

AHHH. On l'attendait. Voilà le mec sur-accompagné. Le genre de mec qui nous énerve avant même d'avoir ouvert la bouche. Baskets montantes, chemise blanche ouverte ou tee-shirt blanc col V, sourire freedent. Le plus énervant chez ce mec c'est qu'il à l'air sympa. Contrairement aux autres, on l'appelle quand il est devant pour le faire rentrer plus vite. Il passe devant tout le monde. Dit bonjour mais discrètement. Un sourire à droite à gauche. Il rentre. En bas, pas question d'être show off. Il prend une petite table, ses copines dansent autour de lui, s'amusent. On reconnaît le mec sur accompagné même quand il fume une clope, tout seul, dehors. Sa chemise est un peu plus ouvert qu'en rentrant. Il demande du feu en russe, remercie en brésilien. Il parle à tout le monde, ou tout le monde lui parle. Il inspire confiance: regard bienveillant, bonne gueule, simple. Quand il ressort, le mec sur accompagné a souvent quelques filles en plus avec lui, jolies, avec quelques potes. Un truc est sûr, le mec sur-accompagné ne le sera jamais assez.

3h30. Le mec sur-accompagné par des thons décide finalement de se pointer. Après avoir écumé 2 ou 3 boites pseudos hypes où il connaît le cousin du neveu du patron, il se sent en confiance. De loin, il fait illusion: seul, 4 ou 5 filles. On pense au mec cool. Mais quand il se rapproche, déception. Brun, cheveux gominés en arrière, pantalon trop court et mocassins trop moches. Au centre de l'ouverture de sa chemise un pendentif en or perdu dans les poils. Il mâche systématiquement un chewing gum. Contrairement au mec précédant, il est un peu arrogant, persuadé d'être accompagné par les plus grosses bombes de la planète. Ce mec là ne lit pas, même les proverbes foireux en fin de dictionnaire Larousse édition antique, sinon il aurait su que "mieux vaut être seul que mal accompagné". Quoique, dans son cas, c'est sûrement les filles qui le sont le plus.

1 commentaire:

Eerbied a dit…

Ahlala mais c'est tellement vrai =P
Mon préféré reste le mec suraccompagné. Déja parce que l'expression de "mec suraccompagné" déclenche chez moi un fou-rire à tous les coups vu l'image que j'en ai en tête
Ensuite, parce que les mecs suraccompagnés que j'ai rencontrés jusqu'ici se prenaient tous pour des gros maques, des BG de 1ere... naaah en fait ils avaient une voiture, voilà pourquoi ils étaient suraccompagnés quand ils sortaient =P

Et je suis d'accord avec toi, celui qui feinte n'est pas mal. Moi, je feinte tout le temps xD sauf que je suis une fille donc c'est encore un peu différent.

Bref, et les gens qui changent radicalement la nuit, j'en fais partie aussi...roo je me sens conne en lisant cet article (au pire je me sens conne les 3/4 du temps donc bon...) bah la journée je vais en cours, ça me gave donc j'y vais à l'arrache et je me fais toute belle juste pour les soirées et les weekends. Et le taf (normal).

J'ai bien rigolé en lisant cet article en tout cas et j'ai bien raconté ma vie dans ce commentaire aussi, super. L'article est tellement vrai...rien à ajouter, c'est parfait en plus c'est bien écrit.

Ahoui, c'est quoi l'effet pom pom girl ? la micro jupe et le surmaquillage ? (tu vois, c'est pour ça que je feinte, je refuse d'exhiber mon minou et/ou de signer l'arrêt de mort de ma peau)